Cyzique. Statère d'électrum vers 450-400 av. J.-C. Gaia à droite tenant son fils Érichthonios; au-dessous, un thon / Carré creux quadriparti. 15,98g. Von Fritze 157 et pl. V, 5; Boston 1500. Une composition charmante. Très beau.
Exemplaire provenant de la collection J. J. Grano et de la vente NGSA II (2002), 45. Selon Apollodore, Héphaïstos poursuivait Athéna d’une passion incontrôlée. Elle parvint à lui échapper, mais ne put empêcher ce dernier, en rut, de répandre sa semence sur sa cuisse. Dégoûtée, Athéna s’essuya avec une étoffe de laine qu’elle jeta au sol. Gaïa, la déesse de la Terre, fut ainsi fécondée par Héphaïstos et mit ensuite au monde Érichthonios, le futur roi d’Athènes. Le mythe de la naissance d’Érichthonios connut à Athènes un réel engouement dans les années 440-420 av. J.-C. On le retrouve sur un relief du piédestal des statues d’Héphaïstos et d’Athéna réalisé par Alkaménès dans l’Héphaïstéion et, peut-être, sur une frise de l’Érechthéion. L’une de ces deux sculptures a vraisemblablement inspiré ce type monétaire. Cette reprise d’un modèle athénien en vogue confirmerait la proposition récente de Y. Pokras, « A New Iconography for the Electrum Coins of Kyzikos », The Celator nov. 2000, pp. 18ss. : la grande diversité de types monétaires de Cyzique trouverait son origine dans l’organisation politique et monétaire de la Ligue de Délos mise en place par Athènes au lendemain de la victoire de Platée, en 478 av. J.-C. Cyzique aurait eu la charge de monnayer une partie du tribut annuel (phoros) des cités membres de la coalition, d’où les liens iconographiques profonds entre ce monnayage d’électrum et les nombreuses productions helléniques contemporaines.